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mercredi 1 mai 2013

2013-04-30 Aménagement des rythmes scolaires : pourquoi ça coince ?

Les premiers retours relatifs à la mise en place de l'aménagement des rythmes scolaires mettent en exergue que la préoccupation de l'enfant est passée au second plan voire au troisième plan au profit d'une lecture comptable du texte. La gestion des plannings et la gestion des moyens supplantent de loin le projet éducatif.
On relève à l'occasion que le terme aménagement des rythmes scolaires est un terme malheureux qu'il faudrait supprimer au profit d'un terme mieux adapté d'aménagement du temps de l'enfant qui met en exergue la priorité donnée à l'enfant et non pas à la construction d'un emploi du temps dans un nouveau rythme. Tout comme au terme périscolaire, il faudrait préférer activités éducatives prolongeant le service public de l'éducation ou pour faire plus court celui de temps éducatif non scolaire comme le propose Claire Leconte .
Car en réalité localement c'est bien de rythmes et d'emplois du temps dont il s'agit : comment construire un nouvel emploi du temps en tenant compte de toutes les contraintes et en particulier les contraintes de moyens (gestion des plannings disponibilité des équipements et mobilisation du personnel entre autre).
Certaines communes n'hésitent pas pour entrer dans le moule et trouver ¾ d'heures pas jour à décaler d'un quart d'heure le début de l'école le matin, l'après midi et à terminer un quart d'heure plus tot !
On imagine mal comment un tel changement peut être bénéfique pour l'enfant ! Quant à un impact sur l'offre d'activités sur le temps éducatif non scolaire, autre objectif de la réforme il faut oublier. Le seul impact sera de demander aux personnels déjà en place de travailler ¾ d'heure de plus par jour. En résumé la seule question est comment occuper les enfants pendant ¾ d'heures !

Faire sauter la contrainte des 9 demi journées au profit de 4 jours et demi....
Aujourd'hui, le décret 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l'organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires prévoit que la semaine scolaire comporte pour tous les élèves vingt-quatre heures d'enseignement, réparties sur neuf demi-journées. Il faut rappeler que cette formulation est issue du décret Darcos du 15 mai 2008.
Difficile avec cette contrainte d'organisation de la semaine scolaire sur 9 demi journées de libérer des créneaux pour développer un véritable service public de l'éducation hors temps scolaire. Pour ce qui nous préoccupe nous considérons que ces activités éducatives prolongeant le service public de l'éducation constituent, un service public des APS situé entre le service public de l'EPS sur le temps scolaire et le service public du sport sur le temps du club (voir notre édito Modernisation du sport : notre contribution au débat II - le Rôle de l'Etat ). Mais la mise en place d'un véritable service public des APS nécessite :
- 1 = des créneaux horaires permettant de mettre en place des apprentissages (1 h 30 minimum). Aucun des exemples proposés par le ministère dans de document intitulé « infographie "Réforme des rythmes à l'école primaire : exemples d'emploi du temps" ne permet de répondre à cette contrainte.
- 2 = un encadrement compétent.

.... Pour créer des emplois
Autre avantage, la possibilité de mobiliser voire de recruter du personnel à plein temps, personnel qui serait affecté à ces activités sur plusieurs écoles pour pouvoir exercer un temps plein. Soit des éducateurs des APS si c'est la volonté de la commune soit des emplois (d'avenir ? cf notre édito Modernisation du sport , notre contribution au débat VII : les formations) créés par les associations sportives qui partageraient leur temps entre les activités du temps éducatif non scolaire et les activités du club.
« Tout commence à l'école »
C'est ce que martèle Denis Masseglia président du CNOSF (cf le sport c'est bien plus que du sport ). A école certainement mais désormais également sur le temps éducatif non scolaire. Avec cette réforme du temps de l'enfant et sous réserve que les acteurs (qu'il s'agisse du législateur ou des acteurs locaux) mettent en avant l'enfant, cette réforme peut être un formidable accélérateur du développement des pratiques physiques et sportives mais aussi avec les emplois d'avenir un levier de professionnalisation du mouvement sportif.

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